Se servir du temps que nous avons pendant nos études pour explorer la musique

11 januari 2021

Le programme de jazz du Conservatoire Royal est un tremplin pour de nombreux musiciens et ensembles leur permettant de jouer, enregistrer, composer et créer de la musique, de manières souvent innovantes. L’interaction entre la communauté du jazz et la section jazz du Conservatoire est très vivante, ainsi qu’avec le circuit professionnel et d’autres institutions culturelles et éducatives. C’est pourquoi nombre de nos étudiants, anciens élèves et professeurs sont reconnus au niveau national et international comme d’importants représentants du jazz actuel. Bienvenue au Conservatoire Royal et découvrez, dès que vous y serez entré, tous les aspects de votre future carrière.

Nous avons interviewé Julien Palluel, étudiant en 3ème année de licence de Piano Jazz sur son choix pour La Haye et son évolution en tant qu’artiste.

“Quand les gens me le demandent, je leur dis que je viens de Suisse, mais il y a bien plus à dire que cela seulement. Mon père est né en Algérie, s’est installé en France et il a rencontré ma mère – qui est Belge/Italienne – pendant leurs études en Suisse. Mon père a recherché certaines de nos racines en Europe de l’Est et ce mélange d’origines m’a toujours fasciné.”

“Mon père jouait de la flûte depuis sa jeunesse et mon frère jouait du violon. Il était donc pratiquement naturel que j’essaye de jouer d’un instrument. À cinq ans, c’était au début un peu frustrant pour moi d’aller à l’école de musique. L’école proposait un programme sur deux ans, utilisant différentes méthodes pour nous accoutumer à la musique et au solfège, avant de commencer à jouer de notre propre instrument. Mais quand j’ai commencé à étudier le piano, j’ai été vite récompensé de mes efforts parce que je savais déjà lire la musique et je comprenais le rythme.”

Comprendre la tradition du jazz à partir de son expression contemporaine
“À 14 ans, mon professeur m’a fait découvrir une pièce de Satie, les Gymnopédies, que j’ai vraiment beaucoup aimée et nous avons remarqué tous les deux que j’apprenais ce morceau beaucoup plus rapidement que ceux du répertoire classique dans lequel j’avais été formé. Après être entré dans une autre école, où on enseignait le pop, le rock et le jazz, j’ai commencé à jouer tous ces airs qui m’étaient plus familiers. Je me souviens très bien de mon nouveau professeur qui m’a donné un morceau à étudier, ‘Elevation of Love’, de l’ensemble Esbjörn Svensson Trio. Et de là, j’ai été inspiré par des artistes contemporains comme Avishai Cohen. En écoutant ces artistes, j’ai découvert qu’ils partageaient tous un langage commun et j’ai commencé à apprendre plus de choses sur la tradition du jazz.”“Au départ, je ne savais pas qu’il était possible de faire des études de musique au niveau universitaire mais ce que je savais par contre c’est je que je ne pourrai pas rester assis dans un grand amphithéâtre pendant quatre ou six ans. Déjà, certains de mes amis avaient fait une année préparatoire de licence dans un conservatoire local. Après le lycée, j’ai donc pris deux ans pour bien me préparer à cette licence, j’ai en effet commencé assez tard à jouer du piano jazz. Plus j’étais imprégné par la tradition du jazz, plus cela m’inspirait pour étudier.”

Déménagement à La Haye

“Une chose très importante qui m’a motivé pour venir à La Haye, ce sont ces professeurs incroyables. De retour à la maison, j’ai tout de suite écouté la musique de Wolfert Brederode et la perspective d’étudier avec un tel artiste était un rêve pour moi. Je suis allé aux portes ouvertes avant de m’inscrire, et l’atmosphère m’émerveillait. Tout le monde se connaissait, il y avait de grands ensembles qui jouaient et mon examen d’entrée a été une expérience très positive. Pas dans le sens où on ne m’a fait que des éloges mais j’ai reçu de précieux commentaires qui m’ont beaucoup encouragé”

À la recherche de mon identité artistique
“Une fois entré au Conservatoire, je me suis aperçu qu’une grande partie de mes compositions se ressemblaient. Je jouais depuis des années avec le même groupe. Beaucoup de choses ont changé quand j’ai rencontré des étudiants des sections de musique classique, de la musique électronique et de l’art du son, qui sont toutes dans le même bâtiment. J’avais l’habitude de ne composer que pour un quartet de jazz typique et cette cela m’a aidé à améliorer ce que je savais et ma façon decomposer. J’avais quelques compositions que je n’avais pas encore terminées et je commençais à les aborder sous un autre angle, en incorporant des instruments à cordes par exemple.”“Les professeurs vous encouragent vraiment dans votre développement personnel. Vos nouvelles compositions sont toujours bien accueillies en classe et non seulement leur contribution est précieuse mais les points de vue d’un professeur de rythme ou d’un professeur de théorie de la musique, qui pourront être très différents, se complètent tous.”“J’ai eu la chance de suivre une matière secondaire dans la section de musique électronique, ce qui a été une expérience absolument fantastique. Ils ont cette manière de percevoir la musique qui est entièrement nouvelle pour moi. De bons amis que j’ai dans cette section me montrent comment ils procèdent pour créer un morceau. Je ne sais pas où tout cela va me mener mais je sais que j’emmagasine des compétences et que j’entraîne mon oreille à de nouvelles sonorités. Je ne peux pas encore entrevoir dans quelle mesure cela aura une influence sur ma façon de composer mais je suis persuadé que cela remontra à la surface à un moment donné.”

“Je n’aime pas tout ce que j’entends mais que ce soit Britney Spears ou Beethoven, soyez ouvert à tout. Vous trouverez toujours quelque chose d’intéressant dans les différents styles et les différentes approches.”

La boucle est bouclée
“Récemment, je me suis mis à la musique traditionnelle et j’ai demandé à des gens autour de moi quels étaient les chants traditionnels qu’ils aimaient vraiment dans leur pays. J’ai trouvé des similitudes dans les musiques iranienne, arménienne, macédonienne et même dans la musique russe. Et maintenant je reviens à mes origines, la musique classique. Je dois me concentrer et il y a un programme à suivre mais nous avons beaucoup de temps libre en tant qu’étudiants. Je conseillerais à tout le monde d’avoir un esprit ouvert et curieux et de se servir du temps que nous avons pendant nos études pour explorer la musique.

“Même en période de Covid-19, je suis vraiment conscient que la section jazz a fait tout ce qu’elle pouvait. Susanne Abbuehl, la directrice de la section Jazz, et toute la section sont en contact avec chaque étudiant, individuellement. Ils nous apportent un grand soutien. Nous réalisons tous la quantité de travail qu’ils fournissent.”


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